L’adversité et l’échec font partie du parcours entrepreneurial. Ils sont nécessaires pour connaitre le succès. Ils constituent le mécanisme qui nous permet d’apprendre, de pivoter, et de devenir plus forts. Le pouvoir de l’échec et de l’adversité peut être mis en lumière en examinant le parcours des propriétaires de petites entreprises, dont plusieurs s’adonnent à une passion ou une grande idée sans avoir toutes les réponses ni tout l’argent requis. Certains des plus grands entrepreneurs de notre époque ont initialement testé de nombreuses mauvaises idées et se sont même construit de mauvaises réputations avant de bâtir leur héritage.
Mais il peut être très difficile de surmonter l’échec et l’adversité. Nous nous sommes entretenus avec des chefs d’entreprises prospères pour connaitre leurs moments les plus difficiles, et la façon dont ils les ont surmontés — des points critiques dont on ne parle pas assez. Certains se sont gravement endettés. D’autres ont vendu tous leurs biens. Puis il y a ceux qui ont tout risqué pour poursuivre un meilleur avenir.
Ces fondateurs d’entreprises partagent tous un point commun : ils ont redéfini le succès grâce à l’adversité qu’ils ont connue. Et ils ont partagé avec nous leurs moments financiers les plus difficiles, et les leçons qu’ils en ont tirées en les surmontant.
Voici nos cinq meilleures histoires très brèves sur la façon de surmonter l’adversité de l’entrepreneuriat.
1. Benjamin Sehl : simuler jusqu’à réussir
Benjamin devait à une période de sa vie parcourir plus de 70 pâtés de maisons à minuit dans des quartiers pas très sûrs pour rentrer chez lui, n’ayant pas assez d’argent pour le transport. C’était un moment difficile pour quelqu’un qui admet avoir eu une enfance privilégiée. Après avoir perdu son emploi, Ben est retourné à sa ville natale, pour vivre dans la cave de la maison de sa future belle famille. Cet espace allait finalement devenir l’incubateur de sa ligne de vêtements durables en coton : KOTN. Depuis lors, Ben a fait sortir ce rêve de ce sous-sol pour le convertir en une marque d’envergure mondiale avec plusieurs magasins dans le monde. Mais avant d’atteindre ce succès, lui et ses deux partenaires commerciaux ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour trouver leurs marques, en signant même un accord de vente en gros pour leur ligne de vêtements avant même d’avoir finalisé la conception de leurs articles.
« Je pense que le fait d’avoir touché le fond financièrement a décuplé ma proactivité. » — Benjamin Sehl
2. Melony Amstrong : entreprendre en partant de rien
Melony gère son entreprise depuis 20 ans, et elle n’a jamais emprunté d’argent auprès d’une banque. L’approche de bootstrapping qu’elle a suivie présentait toutefois des difficultés. Melony a construit son entreprise depuis le petit salon de sa maison, alors que sa famille vivait grâce à un maigre salaire mensuel, et qu’elle devait parfois s’appuyer sur ses prières ou accepter la générosité de certains bienfaiteurs en temps opportun. Elle a finalement économisé suffisamment pour ouvrir son salon de tressage de cheveux qui connait aujourd’hui un grand succès. Mais sa plus grande réalisation découle de son engagement politique qui a permis le changement de certaines lois pour faciliter la création de centaines de nouvelles entreprises.
« Ces temps, je dirais qu’ils constituent certaines des meilleures années de ma vie, même s’ils étaient si difficiles » — Melony Amstrong
3. Jenn Harper : devenir un exemple
Jenn a saisi les stéréotypes négatifs qui sévissaient dans sa communauté autochtone. Lorsqu’elle a eu des problèmes d’alcoolisme et compris que c’était dû à un traumatisme générationnel, elle a décidé qu’il lui incombait de changer les stéréotypes en devenant un exemple pour la jeune communauté autochtone. Après être parvenue à devenir sobre en 2014, elle a créé son entreprise. Avec un investissement d’environ 450 euros seulement, sa marque aujourd’hui florissante de cosmétiques durables et son entreprise sociale sont nées.
« Même si je ne gagnais pas encore d’argent, je ne me suis jamais sentie aussi riche de ma vie. » — Jenn Harper
4. Vivek Jain : redéfinir ses principes
Après avoir réalisé ses rêves – mariage, enfants, un emploi lucratif, une vie dans un paradis tropical – Vivek s’est retrouvé à la case départ. Il occupait un emploi peu gratifiant, et son mariage s’était effondré. Cet ancien investisseur a ensuite perdu tout son argent dans un divorce très long, avant d’être forcé de retourner vivre avec ses parents. Ces expériences ont poussé Vivek à redéfinir le succès. En conséquence, il a décidé de poursuivre des choix professionnels plus gratifiants qui le rendaient plus heureux et qui lui permettaient de passer plus de temps avec ses enfants. Même si l’un de ses choix a débouché sur un échec financier, il lui a finalement permis de faire la connaissance de personnes qui allaient devenir ses futurs partenaires commerciaux.
« Aujourd’hui, toutes mes décisions sont fondées sur une question : ce choix permettra-t-il à mes enfants d’avoir une meilleure vie ? » — Vivek Jain
5. Natalie Gill : l’importance du recul
Aujourd’hui, le plus mauvais des jours pour Natalie est plus agréable que son meilleur jour de travail au bureau. Lorsque son trajet de travail et son emploi exténuants sont devenus insupportables, Natalie a préféré effectuer un changement. Elle a quitté son emploi sur un coup de tête pour poursuivre une carrière dans l’art floral. Ce fut un départ difficile pour cette psychologue qui comptait postuler pour son doctorat. Mais en s’appuyant sur ses maigres économies et sur une formation avec un professionnel, elle a créé sa page Yelp et lancé son entreprise depuis son appartement. Des années plus tard, son entreprise d’art floral détient 2 magasins et compte un partenaire commercial. Même si ces victoires n’ont pas été obtenues sans stress ni endettement, Natalie affirme qu’elle est maintenant heureuse, et que pour elle, c’est la définition du succès.
« Je me sens tout le temps hors de ma zone de confort. Mais ça reste l’emploi le plus gratifiant que j’ai jamais eu. » — Natalie Gill
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